Les Legaltech sont le fruit de la rencontre entre le numérique et le droit. Qui sont ces entreprises innovantes qui participent à la disruption de ce marché traditionnel ? Au programme : intelligence artificielle, simplification de process, gain de performance... Focus sur un secteur en hypercroissance.
Originaires des États-Unis et du Royaume-Uni, les Legaltech1 révolutionnent les pratiques juridiques. Cette appellation anglo-saxonne, désignant « Droit » et « Technologies », fait référence à un ensemble de solutions digitales au service du droit.
L’objectif de ces services numériques est multiple :
Ainsi, un ensemble de tâches habituellement bureaucratiques est simplifié, comme :
L’offre des Legaltech s’opère sous différents formats : logiciel SaaS, application mobile, moteur de recherche. Des outils novateurs qui reposent sur des technologies de pointe.
À elle seule, la rédaction d’actes et de documents juridiques représente près de 35% de l’activité des Legaltech. Et pour cause, gain de temps et optimisation de coût sont au rendez-vous. Habituellement chronophage, l'élaboration d'un contrat devient plus simple et rapide. Les algorithmes des robots prennent le relais, les experts juridiques se concentrent sur des tâches plus complexes.
D’autres outils basés sur l’intelligence artificielle sont déployés pour répondre au challenge de la justice prédictive. Le machine learning et le Natural Language Processing (NLP), ou traitement naturel du langage, sont capables de croiser et d'analyser des données en masse. Examiner les décisions judiciaires passées et présager des probabilités futures, telle est l’ambition de la justice prédictive.
À l’ère du digital, la protection des données et la cybersécurité demeurent des enjeux majeurs. Authentifier un contrat, activer la signature électronique, communiquer de façon sécurisée font partie des besoins prioritaires des professionnels du droit. Pour satisfaire cette demande, les Legaltech proposent des solutions basées sur la technologie de la blockchain. L’échange d'informations est alors simplifié, fiable et infalsifiable.
La transformation numérique implique des ajustements en interne. Des outils complets facilitent cette conduite au changement. Galexy solutions pour directions juridique du Groupe Septeo, permet de piloter l’activité juridique en toute simplicité. Sécurisée et modulable, cette suite logicielle centralise l’ensemble des informations propres à la gestion des contrats. Son caractère évolutif lui permet de s’adapter aux différents besoins des structures et organisations.
L’avènement des Legaltech en France date d’une décennie à peine. Le guide et observatoire permanent de la Legaltech recense un peu plus de 200 offres de services en droit digital. Les jeunes pousses représentent la grande majorité de ces structures.
France Digitale révèle, dans une étude, que le chiffre d’affaires de ces entreprises novatrices a triplé entre 2018 et 2020. Ce développement2 exponentiel, certes accéléré par l’effet COVID, a permis une levée de fonds qui se compte en millions ces dernières années. Soit 57,83 millions d’euros en 2021. Cette croissance traverse les frontières nationales et les exportations continuent leur essor.
Frédéric Mazella, co-président de France Digitale ne manque pas de le souligner :
« La France a des atouts formidables pour devenir un leader en matière de Legaltech. »
Ce réseau rassemble depuis 2019 des start-up du droit au sein du groupe “french legaltech”. Cette volonté de rassembler les licornes4 françaises a pour but de structurer le secteur et bénéficier de la synergie collective.
Avec la volonté de moderniser le droit et simplifier les démarches juridiques, l’offre de services des Legaltech s’adressent aux :
Deux profils complémentaires cohabitent dans ces structures :
Chaque année, ces professionnels se retrouvent à l’événement des « Transformations du Droit ». Organisé conjointement par l’association Open Law et le Village de la Justice, ce salon traite des évolutions du métier. Il rassemble les intervenants du droit autour des challenges et des innovations numériques inhérentes à ce secteur.
Si certains acteurs restent circonspects face à la percée des Legaltech, la majorité a saisi l’importance de prendre le train en marche. La révolution numérique du droit n’a pas vocation à remplacer les professionnels. Bien au contraire, l’objectif est d’actualiser un système traditionnel et révéler l’ère du juriste digital.
Sources de l'article :
1 https://bit.ly/3hzPyRF
2 https://bit.ly/3HHz8l1
3 https://bit.ly/3HJh7CK
4 https://bit.ly/3FXbfV6