Deux hommes debout derrière un panneau "Brain".
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# Intelligence Artificielle
3 min

Et si on démystifiait l'Intelligence Artificielle générative ?

24/6/2024
June 25, 2024
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Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle se trouve partout dans notre quotidien. On se l’est appropriée, et parfois sans le savoir : commande, dictée vocale …  Mais qu’entend-on par « Intelligence Artificielle générative » ? Frédéric Bardeau, conférencier et entrepreneur social, co-fondateur de l’école Simplon.co, et Dan Kohn, Directeur de la Prospective et de l’intelligence marché chez Septeo, démystifient le sujet dans ce podcast.

L’IA ne date pas d’hier : elle existe depuis 1956. Pourtant, depuis 2022 « l’Intelligence Artificielle générative a tout bouleversé », explique Dan Kohn. Alors, pourquoi ? Et surtout, comment ?

Les quatre grandes phases de l’Intelligence Artificielle

A l’origine, l’IA était descriptive : elle décrivait les données dans lesquelles elle puisait. Elle a ensuite été prédictive, puisqu’à partir de données du passé, elle pouvait « classifier et reconnaître de nouveaux événements avant qu’ils arrivent », explique Frédéric Bardeau, qui travaille dans le monde du numérique depuis 25 ans. A la suite, l’IA prescriptive est arrivée, et depuis 2022, l’Intelligence Artificielle générative est désormais capable de créer du texte, des images, vidéos, « à partir d’un modèle pré-entraîné », c’est-à-dire de données alimentées. « L’IA traditionnelle exécutait bien une tâche spécifique, avec un volume de données assez conséquent, et l’IA générative s’attèle à plusieurs tâches. Il y a eu du progrès en termes de puissance de calcul », ajoute le directeur de la Prospective et de l’intelligence marché chez Septeo.

Une dixième forme d’intelligence ?

Howard Gardner, psychologue américain qui a mené pendant des années des recherches sur l’intelligence, avait décrit neuf formes d’intelligence. Alors, l’IA n’en constituerait pas une dixième ? Frédéric Bardeau fait partie de ceux qui l’envisagent : « Les machines apprennent, mais pas du tout comme nous. Elles ne pensent pas comme les humains. Il y a une forme d’intelligence, mais elle se compare tâche par tâche à ce que nous faisons. » Pour ces raisons, « elles ne seront jamais plus intelligentes que nous ».

De nouveaux besoins d’apprentissage

« Les automatisations se passent au niveau des tâches, pas du métier », tient à préciser le co-fondateur de l’école Simplon.co, qui forme des jeunes profils numériques. Lui évoque une « intelligence collective augmentée, pleine d’humain et d’IA », car les intelligences artificielles ne remplaceront jamais les humains : « Ecouter un client, rédiger un besoin, être créatif, les IA ne savent pas faire. » On parle donc « d’hybridation des compétences », analyse Dan Kohn.

Alors, quelles sont les compétences les plus recherchées aujourd’hui ? « Il faut former tout le monde au prompt, et il faut des data scientists, des développeurs, des juristes spécialisés en IA, des gens qui préparent les données -data ingénieurs, data analystes, data management- et les cas d’usages -chefs de projets, conseils, innovations- plein de nouveaux métiers ! »

L’Intelligence Artificielle générative, un enjeu stratégique pour les entreprises

Dans un sondage OpinionWay pour Lamy Liaisons, pour 71% des 435 professionnels du droit interrogés, il y a un fort indice de confiance si une IA générative est développée par une legaltech ou un éditeur juridique.« Chez Septeo, on met l’IA au service du logiciel, explique Dan Kohn. Elle est pensée, réfléchie pour un cas d’usage bien précis dans un process, c’est donc transparent pour l’utilisateur. » Le travail doit être fait en collaboration entre les spécialistes du métier, et ceux qui font de l’IA, pour être « au service des cas d’usage de la profession », conclut Frédéric Bardeau.

La régulation de l’IA, un levier d’opportunités ?

« Si on ne régule pas, on met les citoyens et les consommateurs en danger », avertit l’entrepreneur social. Pour autant, trop de régulation pourrait « tuer l’innovation », et ouvrir la porte aux solutions américaines ou chinoises. « Le professionnel peut être l’accompagnateur de cette régulation », analyse-t-il.

« Dès le départ, avec les équipes de Brain, on a constitué une gouvernance de l’IA en entreprise, mis en place une charte éthique et on a documenté notre IA, pour un souci de transparence », précise Dan Kohn. Concernant les notaires, « ces professions ont une déontologie et des instances ordinales, donc il y a peut-être des enjeux sur l’utilisation de l’IA et les impacts, notamment par rapport au système judiciaire ».

Quels cas d’usage pour le notariat ?

Chez Septeo, les cas d’usage chez les notaires ont été recensés, pour être ensuite déployés. Préparation facilitée d’actes avec des apprentissages de synthèse automatique dans le dossier, identification de nouveaux contexte réglementaires et leurs impacts, pré-reconnaissance des documents, mais aussi dictée, résumés, analyse de compromis, de prêts, rédaction, identification des textes, emailsDes projets sur lesquels travaillent les équipes de Septeo. Une piste, aussi, celle des problématiques contentieuses dans les successions : « S’il y a un conflit, une IA en contentieux va permettre de mettre en exergue les points de friction par rapport aux mails, aux documents. »

« On pense l’IA comme facteur de performance, l’efficience au service de l’efficacité », analyse Dan Kohn. C’est pour cela que Brain, le laboratoire d’IA de Septeo, a été créé : une IA propriétaire, souveraine, sécurisée, avec des cas d’usages éprouvés et validés par les clients. Le but, « transformer les usages métier en intégrant de l’IA dans l’ensemble des solutions auprès de nos clients », pour en faire l'assistant des notaires et de leurs collaborateurs.

Un bel avenir pour l’Intelligence Artificielle générative au service des professionnels du notariat, eux-aussi véritables acteurs de ces avancées technologiques.

Pour écouter notre podcast, rendez-vous ci-dessous :

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