Pourquoi se lancer dans la création d’un service de négociation avec la conjoncture immobilière actuelle ? Olivier Esquerre, négociateur immobilier au sein de l'étude notariale L’Actelier de Malakoff (92) nous a partagé son parcours autour de la création de ce service.
Ancien responsable d’une agence immobilière à Malakoff, Olivier Esquerre s’occupe depuis deux ans du service immobilier de l’étude notariale de Me Thomas et Me Madelin. Le négociateur immobilier est entré dans l’étude « suite à l’envie de Me Thomas de créer son propre service de négociation ».
Les chiffres de la négociation immobilière notariale indiquent un potentiel de croissance non négligeable pour les notaires : en juillet 2024, parmi près de 7 000 offices notariaux en France, seuls 2000 possèdent un service dédié, dont certaines ont engagé un négociateur immobilier. De plus, en 2023, la négociation ne représentait que 2% à 3% des 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires générés par le secteur notarial.
Si le nombre de transactions dans l’ancien recensées en février 2024 équivaut à celui de février 2012, soit plus de 800 000 transactions, la négociation immobilière peut-elle apparaître comme une source de diversification pour les notaires ? « Cela a un intérêt pour un office d’amener un chiffre d’affaires complémentaire à ce qui est fait en temps normal », assure Olivier Esquerre. Surtout que la majorité des services de négociation au sein d’un office réalisent entre 10 et 30 ventes par an.
Dans une enquête menée par l’entité Noteo (groupe Septeo Solutions Notaires) auprès de ses clients, les raisons qui les ont poussés à se lancer dans la négociation immobilière notariale sont diverses :
Pour Olivier Esquerre, qui a plus de 25 ans d’expérience en tant que négociateur immobilier, « c’est une demande provenant des clients eux même », mais aussi « la capacité pour l’étude d’offrir un service complet, de l’estimation à la vente », qui est « un gage de sécurité et de qualité ».
La création d’un service de négociation par un notaire augmente donc la satisfaction des clients. « Cela soigne l’image de marque de l’étude, mais aussi de la transaction ».
S’il pouvait y avoir une crainte, au début de la création du service de négociation, que les agences immobilières ne collaborent plus avec l’étude notariale, la pratique a vite démontré le contraire. « Il faut se positionner en toute intelligence, sans marcher sur les plates-bandes des agences immobilières en place, explique le négociateur immobilier de l’étude. On doit arriver à comprendre qu’on ne fait pas la même chose. »
L'enquête réalisée par Noteo auprès de ses clients a mis en lumière six étapes essentielles pour réussir la création de son service de négociation immobilière notariale.
« Me Thomas avait déjà dessiné les traits de process qu’il voulait suivre. On a analysé ensemble la typologie de logiciels, et on connaissait bien le secteur de notre implantation pour élucider la concurrence », analyse Olivier Esquerre. Si l’office notarial de Me Thomas a choisi de salarier un expert extérieur, cela n’empêche pas les notaires de se former au domaine : « C’est inévitable, car l’on sait de quoi on parle. »
« Il y a une part d’investissement : le logiciel est payant, les annonces sont payantes, mon salaire, reconnaît l’expert en immobilier qui utilise Noty, le logiciel de négociation immobilière pour notaire. Mais si vous faites 4 transactions minimum dans l’année, c’est vite couvert, ça ne peut être que du bonus. » Pour lui, « il ne faut pas hésiter à se lancer car ce métier va apporter à votre étude une autre visibilité. Le client ne verra que ce service global qui fera de l’étude un vrai plus dans son parcours de vie ».
En matière de communication, les notaires doivent répondre à certaines contraintes juridiques. Toutefois, « communiquer, c’est déjà arriver à donner à ses clients cette information par le biais de la présentation du service quand ils sont à l’étude », à l’occasion d’une succession ou d’un divorce, par exemple. Dans l’étude de Malakoff, les notaires et Olivier Esquerre proposent à leurs clients un service dans sa globalité : « On conseille des artisans, des déménageurs… l’idée, c’est d’apporter un service plein et entier pour la clientèle ».
Créer un service de négociation immobilière en tant que notaire, c’est donc satisfaire le client. « Un client satisfait, ce sera un client qui reviendra, et qui nous conseillera. »
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